lunes, 2 de diciembre de 2013

Poèmes de María Dolores Guadarrama (Mexique) en français

Santo Domingo

Vomi acide qui mouille la terre
Archange Michel
qui fait saigner la nuit silencieuse
hurler les chiens de ruelles.
Les voix se sont étouffées
éteignant le murmure
dans l’immense zocalo de Oaxaca.
Les larges pierres du passé.
Archange Michel
les verts cyprès de ta terre
la voix très douce de la mixtèque brûle
dans le vin bleu qu’exhale la montagne.
Fatiguées de la poussière qui trouble la mémoire
Archange Michel.
La vérité dénature le temps.
« Oui, c’est vrai », que tu m’as dit.
La grande Babylone, la mère
de toutes les putains.
Pierres muettes, toujours tellement circonspectes.
Pleure, Archange Michel
avec tes yeux divins
de démon effrayé.



La solitude nous montre les dents

La solitude
brandit ses longs doigts
serre la jugulaire
à tel point que le sang saute complètement
c’est cette porte bleue
ce bruit qui se fait entendre dans le calme.
La porte rouge du désir…
La solitude nous montre les dents, comme un chien
elle fixe son regard de lampe
dans la nuit
de la peur.



Ciel ouvert
Pour Carmen Amato
La lune blessée s’en va et son sang est noir
on n’entend pas de gazouillements jouissifs
derrière les jonques marines.
Seul le son de la mer qui meurt et naît
de sel et poissons qui un jour vécurent.
Je ne pourrai pas y laisser mes empreintes
comme à l’époque où elles restaient aux portes.
L’eau qui respire efface tout, puis s’éloigne.
Qui sait si ce n’est pas la vitesse du vent?
Qui étais-je hier?
Où ma peau est-elle restée?
Mes yeux et mon cou?
Le seul souvenir,
c’est cette minuscule tache noire
un petit os qui voyage encore dans la clarté
du ciel ouvert.


Origine
Tant d’heures de passion
ont consumé ces orchidées noires
dans une indifférence indolente
qui m’enveloppe le coeur, l’âme.
Délicate membrane de papier cellophane
qui pique la peau de la lumière, la dague inquiète
de la lune naissante.
La solitude sautille
entre les murs douloureux de l’angoisse.
Ne pleure pas, ne pleure pas, ne pleure pas,
avale les larmes et fais comme si tu travaillais,
fais semblant que tu es indifférente,
fends-toi le coeur.
Demandes-en plus et ne donne rien
fais semblant que tu t’en fiches qu’il ne pleuve pas.
Détruis ta tristesse dans le foie
fais en sorte que la rage te corresponde
sens une espèce d’abandon général,
défait par son armée
qui a rendu les armes.
Puis avec la mort, attendris-toi,
désintoxique avec l’oubli
tes viscères de la haine.



Nuit d’été

Parmi les arbres
les étoiles apparaissent
sous ton corps
l’éclat de la ville lointaine.
L’instinct savoure son miel
sous l’énorme pierre bleue
de pâles reflets orangés,
la femelle du scarabée est étendue
sur son mâle.



Vertige

Je te méconnais.
Tu es un visage dans le miroir de l’eau fracturée
sel interminable dans la corne d’abondance.
Je te méconnais
je ne te vois que dans la multiplicité des lames à raser
comme une menace, sous l’aisselle blanche
au cou sans défense.
Au détriment de l’insomnie
ô, ailes noires de la veille
dans la triste rumeur du silence.
Non, je ne sais rien de toi
obscurité, telle l’aile d’une chauve-souris
buée amère
sur le magnifique vitrail déjà brisé.
Je te méconnais, homme de sel
féroce et froid.


Traducción al español por Brigitte Meloch.


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