Vomi
acide qui mouille la terre
Archange
Michel
qui
fait saigner la nuit silencieuse
hurler
les chiens de ruelles.
Les
voix se sont étouffées
éteignant
le murmure
dans
l’immense zocalo de
Oaxaca.
Les
larges pierres du passé.
Archange
Michel
les
verts cyprès de ta terre
la
voix très douce de la mixtèque brûle
dans
le vin bleu qu’exhale la montagne.
Fatiguées
de la poussière qui trouble la mémoire
Archange
Michel.
La
vérité dénature le temps.
«
Oui, c’est vrai », que tu m’as dit.
La
grande Babylone, la mère
de
toutes les putains.
Pierres
muettes, toujours tellement circonspectes.
Pleure,
Archange Michel
avec
tes yeux divins
de démon effrayé.
La
solitude nous montre les dents
La
solitude
brandit
ses longs doigts
serre
la jugulaire
à
tel point que le sang saute complètement
c’est
cette porte bleue
ce
bruit qui se fait entendre dans le calme.
La
porte rouge du désir…
La
solitude nous montre les dents, comme un chien
elle
fixe son regard de lampe
dans
la nuit
de
la peur.
Ciel
ouvert
Pour
Carmen Amato
La
lune blessée s’en va et son sang est noir
on
n’entend pas de gazouillements jouissifs
derrière
les jonques marines.
Seul
le son de la mer qui meurt et naît
de
sel et poissons qui un jour vécurent.
Je
ne pourrai pas y laisser mes empreintes
comme
à l’époque où elles restaient aux portes.
L’eau
qui respire efface tout, puis s’éloigne.
Qui
sait si ce n’est pas la vitesse du vent?
Qui
étais-je hier?
Où
ma peau est-elle restée?
Mes
yeux et mon cou?
Le
seul souvenir,
c’est
cette minuscule tache noire
un
petit os qui voyage encore dans la clarté
du ciel ouvert.
Origine
Tant
d’heures de passion
ont
consumé ces orchidées noires
dans
une indifférence indolente
qui
m’enveloppe le coeur, l’âme.
Délicate
membrane de papier cellophane
qui
pique la peau de la lumière, la dague inquiète
de
la lune naissante.
La
solitude sautille
entre
les murs douloureux de l’angoisse.
Ne
pleure pas, ne pleure pas, ne pleure pas,
avale
les larmes et fais comme si tu travaillais,
fais
semblant que tu es indifférente,
fends-toi
le coeur.
Demandes-en
plus et ne donne rien
fais
semblant que tu t’en fiches qu’il ne pleuve pas.
Détruis
ta tristesse dans le foie
fais
en sorte que la rage te corresponde
sens
une espèce d’abandon général,
défait
par son armée
qui
a rendu les armes.
Puis
avec la mort, attendris-toi,
désintoxique
avec l’oubli
tes viscères de la
haine.
Nuit
d’été
Parmi
les arbres
les
étoiles apparaissent
sous
ton corps
l’éclat
de la ville lointaine.
L’instinct
savoure son miel
sous
l’énorme pierre bleue
de
pâles reflets orangés,
la
femelle du scarabée est étendue
sur
son mâle.
Vertige
Je
te méconnais.
Tu
es un visage dans le miroir de l’eau fracturée
sel
interminable dans la corne d’abondance.
Je
te méconnais
je
ne te vois que dans la multiplicité des lames à raser
comme
une menace, sous l’aisselle blanche
au
cou sans défense.
Au
détriment de l’insomnie
ô,
ailes noires de la veille
dans
la triste rumeur du silence.
Non,
je ne sais rien de toi
obscurité,
telle l’aile d’une chauve-souris
buée
amère
sur
le magnifique vitrail déjà brisé.
Je
te méconnais, homme de sel
féroce
et froid.
Traducción al español por Brigitte Meloch.
Traducción al español por Brigitte Meloch.
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