qu’on
se déshabillait
et
qu’on reconnaissait
la
fureur dans l’épaisseur de la nuit
et
c´était
pour
cet attachement à la chair
que
jour après jour
les
mains brûlées par tant de sommeil
arrachaient
des épines
la
lumière rouge du soir
10.
J’oublie
tout.
Sauf
un chien aimé, sauf sa tendresse,
sa
maladie.
Je
vois la mémoire
qui le ramène,
qui
ignore
mes mains
et
les heures heureuses.
16.
J’écris
depuis
l’éclat du soir
quand
le dernier oiseau
chante
sur une branche
alors
que je l’imagine.
20.
Le
chien montre ses dents avec frénésie
et
court avec dans la plaine ;
une
proie entre ses crocs
le
soupir exhalé pour ce qui est maintenant le cadavre
d’un
banquet qui continue de se débattre entre deux bouchées de faim et
d’instinct.
Ensuite,
le chien traverse la nuit,
l’obscurité
qui représente pour lui le monde des humains.
il
halète, il lèche les blessures de la journée
il
sait et il comprend
ce
que sont solitude et l’exil,
mais
il ne connais pas le rôle du temps,
son
devoir inéluctable ;
de
tout vieillir, de tout finir.
Comme
le chien
mes
lèvres se battent avec la vie et avalent la lumière,
et
jamais n’assouvissent leur faim,
une
fois dedans, devient foudre
et
s’étend dans les entrailles du corps
qui
lui aussi traverse la nuit,
blessé
et solitaire,
conscient
qu’il sera cadavre,
banquet
du temps ;
cet
autre chien
qui
dans la plaine, dans la nuit, dévore tout.
21.
La
rue n’est qu’un vacarme
d’eau
et de trous ;
je
mesure la densité de la pluie déjà immobile
dans
les flaques, sur le trottoir.
Je
me rappelle,
je
me rappelle le soleil de plomb de cet après-midi
et
le mot amour qui rentre dans la gorge,
ainsi
que son absence.
Cette
pluie où des marcheurs aveugles
trébuchent
et s’écrasent.
Rien
d’autre à faire qu’attendre,
je
pense.
Attendre.
C’est
cela être vivant.
Oublie
Tu
seras loin d’ici
quand
dans les soirs d’averse de toujours
je
cache des hirondelles et des vers.
tu
sauras finalment que oublier
n’est
que éviter entre les rues
des
fantomes
que
la lumieres des lampes imagine.
7.
Des
vagues sur l’œil ouvert de la mouette abattue
sur
la sable de la plage.
Difficile
de savoir qui est mort avant ;
la
vague sur la côte qui éclate et est divisée en perdant l’unité ;
les
yeux d’eau de la mouette morte dont
se
fragmente la mer.
18.
Dans
le soir
quand
le ciel rouge brûle et tout
paraît
un étrange effondrement de montagnes,
dans
le front de ceux qui attendons résonne le soleil
et
il reflet ce fatal mirage ; sang rouge et végétal qui éclate.
Alors
les oiseaux sont des cloches dans le vent
des
cendres lointaines,
des
paupières qui se battent fragilement
en
agitant la continuité du temps.
19.
Toute
vide la feuille flotte dans le vent.
Elle
tombe et pendant qu’elle tombe l’éternité pénètre.
Son
alphabet, une autre lumière, une autre constellation,
restitue
son centre à sa première appelle,
racine,
matière sans visage,
arbre
absent
dans
le paysage du soir.
40.
Ma
mère pense à sa mère qui est partie depuis quelques ans
Elle
coupe les tomates et les oignons
dans
son silence le plus triste,
en
attendant une larme ou une apparition.
45.
Mon
chien est mort la semaine dernière.
Ce
qui est simple reconnaît dans l’esprit sa demeure,
les
jours et les nuits passent, je l’entends hurler depuis sa paix.
Depuis
mes mains, l’absence de sa gueule
couvre
le lieu où il dormait.
sous
la pluie tout paraît moins certain
et
de temps en temps un tremblement dans ma porte
me
force à croire qu’il me suit,
qu’il
peut renifler ma tristesse et qu’il cherche ma main
pour
la lécher encore une fois.
C’est-ce
que je veux croire
parce
que la bonté du monde ne peut être si peu
parce
que reconnaît sa vie, qui a été,
comme
un signe certain et ferme
d’une
volonté qui s’approche, définitivement,
aux
peux choses du monde qui en fait nos récompense.
Traduction: Valérie Fernandez
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